Manchester et après ?
L’attentat de Manchester a déclenché, comme pour chaque acte terroriste, une multitude de messages de solidarité, de compassion, d’abomination, de condamnations… Témoignages et déclarations se sont enchaînés pour dénoncer l’horreur et la barbarie. Passée la stupéfaction, les solutions proposées pour lutter contre la radicalisation se font rares. Seules les mesures de protection et de renforcement des moyens de prospection, d’inspection ou de contrôles sont proposées. Sous l’impulsion de Theresa May, le G7, se déclare unanime pour demander aux principaux acteurs d’internet d’être l’intelligence artificielle armée pour bloquer la propagation des messages de haine ou les sites salafistes extrémistes qui seraient susceptibles d’être à l’origine d’un acte terroriste. Tout le problème sera de positionner le curseur permettant de détecter les dérives sectaires. Jusqu’où peut-on aller ? S’il est simple d’identifier et de bloquer une page web présentant un mode d’emploi pour fabriquer une bombe, comment interpréter les message codés de type “ici Londres…” ? En effet, s’il est possible de dénoncer des têtes brûlées par leur religion, personne ne met en doute la capacité et les possibilités intellectuelles des plus extrémistes pour utiliser et optimiser les outils et les moyens technologiques afin d’atteindre leurs objectifs. On en revient à la position du curseur. Suivant son placement, les réactions et la réorganisation des soldats d’Allah seront optimisées. L’action concertée sur internet sera à l’image de la situation vis à vis de DAESH. Une fois la zone contrôlée et les forces islamiques éradiquées, les troupes restantes seront réaffectées ailleurs dans d’autres secteurs géographiques pour recommencer leur terreur sous une autre forme et avec d’autres moyens. On en revient à la position du curseur et surtout à la méthode permettant de déradicaliser sainement et pour longtemps les plus impliqués dans la démarche militante islamique.
Passer de la réaction à l’action.
Comment alors agir en profondeur pour éradiquer les pensées malsaines qui mènent aux actes odieux ? La solution paraît évidente même si elle n'est pas consensuelle. L’opposition à l'obscurantisme et aux dérives sectaires passe par une formation et une information sur les réalités naturelles et scientifiques. Lorsqu'une croyance erronée perdure pendant des années, il suffit alors d’en démontrer le caractère irraisonné pour qu’une réflexion plus approfondie puisse être orientée. Par exemple le fait de considérer l'ensemble des versets du coran comme une vérité absolue est une donnée première pour tout musulman croyant. Démontrer que l'un des maillons de la chaîne est irréel permet de fragiliser l'ensemble. Une apostasie résulte bien souvent d'une simple prise de conscience que l'un des éléments, à partir duquel on a fondé ses croyances, est friable et sans fondement pour voir l'effondrement de la construction d'une pensée orientée dans une croyance globale.
Exemple concret : tout musulman intégrant l'ensemble des croyances contenues dans le coran pense que les fourmis peuvent parler communiquer et exprimer verbalement leurs sentiments et leur peurs. Ainsi le verset 18 de la 27ème sourate se lit ainsi : “Quand ils arrivèrent à la Vallée des Fourmis, une fourmi dit: "O fourmis, entrez dans vos demeures, (de peur) que Salomon et ses armées ne vous écrasent sans s'en rendre compte.”
Si un grand nombre de musulmans défenseurs de leur religion invoquent des recherches scientifiques tendant à démontrer que les fourmis ont une capacité à communiquer et s'exprimer, la limite de leur démonstration se heurte à leur possibilité de confirmer que les fourmis contemporaines de Salomon puissent connaître le nom du fils du roi David. Comment les fourmis françaises vivant au 21ème siècle pourraient aujourd’hui connaître le nom d'Emmanuel Macron, chef des armées tricolores ?
Dès lors qu'un croyant honnête et sincère puisse raisonner objectivement sur ce simple argument concernant les fourmis et leurs capacités, cela devrait permettre de mettre en doute toutes les croyances coraniques de base. Si cette première démonstration ne suffit pas, des centaines d'autres arguments peuvent inciter un croyant à changer de point de vue et faire son apostasie comme des milliers de musulmans le font chaque année.
La limite des tiers payants.
Quel que soit le scientifique bien intentionné, ce dernier peut rapidement être considéré par les musulmans comme un détracteur manipulateur d’une pensée millénaire. Si la croyance d’un fondamentaliste peut être considérée comme résistante et résiliente, l’espoir et la faille peut être trouvée auprès de ses proches. Que serait un prédicateur qui tenterait de convertir ses tiers ou ses proches si ceux-ci sont parfaitement formés ? Comment faire croire à une personne bien informée que la terre a été créé avant le reste de l’univers, qu’il existe des barrières infranchissables entre les eaux douces et les eaux salées, que les montagnes assurent la stabilité des continents, qu’un homme comme Noé a vécu 950 ans, que les os du squelette sont créés avant les chairs, etc ? Autant d'éléments discréditants que l’on peut retrouver dans le Coran et qui devraient dissuader toute personne bien informée et saine d’esprit d’adhérer à une religion qui puise ses ressources dans un passé dépassé par la réalité scientifique.